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Les leaders politiques et du monde des affaires réunis à Davos cette semaine dans le cadre du Forum économique mondial ne semblent pas près d’admettre leur incapacité à gérer la gouvernance de l’économie mondiale, d’après la délégation syndicale internationale qui assiste à la rencontre.
« Les gouvernements font fausse route et exhibent une dangereuse suffisance, alors même que les failles évidentes de l’économie mondiale s’aggravent », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.
Dans sa déclaration au Forum de Davos (EN – pdf), le mouvement syndical international a avancé un ensemble de mesures urgentes requises pour parer à la contraction du pourcentage du produit national dévolu aux salaires à niveau mondial, répondre au besoin d’une réglementation et d’une transparence adéquates au sein des marchés financiers, stimuler la croissance au sein des économies clefs, combattre le chômage et la pauvreté et réfréner la dégradation des institutions sociales et des services publics. Les quatre piliers du travail décent -emploi, droits des travailleurs, protection sociale et dialogue social – constituent la base essentielle d’une solution à la crise actuelle.
« Un choix crucial se pose aux gouvernements : mener les affaires comme d’habitude, avec une économie en montagnes russes où la classe travailleuse obtient une part infime des bienfaits des hausses des marchés et est la principale affectée en cas de coups durs ou une coopération mondiale cohérente et responsable. Les gouvernements se doivent de prendre conscience de l’importance d’une régulation financière adéquate, en veillant cette fois à ne pas échouer », a signalé John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC).
La déclaration syndicale met en exergue l’inégalité comme une cause essentielle de l’instabilité présente, soulignant que les dernières décennies ont vu la part du revenu national dévolu aux salaires se contracter de manière continue dans la vaste majorité des pays du nord et du sud.
« Si l’‘âge d’or’ de la mondialisation a en effet permis à un cercle privilégié de s’enrichir à souhait, la vaste majorité des gens se voient spoliés des bienfaits de cette richesse. Si les travailleurs obtenaient une part équitable du gâteau, les économies fonctionneraient mieux car leur pouvoir d’achat stimulerait la croissance. Pour y arriver, le monde a, à tout prix, besoin de politiciens qui sachent faire preuve de détermination », a dit Philip Jennings, secrétaire général de la fédération syndicale internationale UNI.
Un autre message clef mis en avant par les syndicats à Davos concernait le besoin pressant d’investir dans des « emplois verts », avec le double objectif de parer aux changements climatiques et de créer des emplois de haute qualité. A cette fin, la CSI planche sur un ordre du jour ambitieux, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation internationale du travail (OIT).
La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.
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