Les propositions sur la communication et la culture qui ont été soumises en préparation du 5e Forum panamazonien ont abouti sur le choix de favoriser une communication se substituant à la logique des grands médias commerciaux, en se basant sur des expériences, des ressources et des savoirs partagés, et de promouvoir le principe « toutes les cultures pour tous les peuples » au moyen de dialogues entre les communautés et les groupes sociaux panamazoniens.
Les délégués qui représentaient des groupes de plusieurs régions de la forêt amazonienne se sont réunis à l’occasion de la Rencontre panamazonienne de Belém pour élaborer une stratégie commune en concordance avec les luttes du FSPA. « Nous n’allons pas seulement organiser un événement en mettant l’accent sur son service de communication et sa dimension culturelle. Ce que nous proposons pour le déroulement du Forum est une démarche fondée sur la formation, le débat et des pratiques nouvelles de communication pour l’Amazonie en entier », a soutenu Ilma Bittencur, du Centre de communication et d’éducation populaire Cepepo.
« Lors de la rédaction du Manifeste du FSPA, nous avons obtenu que la communication et la culture soient reconnues comme des stratégies de choix dans notre lutte contre le néolibéralisme dans la région », a affirmé Célia Maracajá. « Le concept de culture circulaire sans frontières signifie, a-t-elle expliqué, que les différents groupes culturels de la région se mobiliseront pour faire en sorte que tout le monde se connaisse mieux. Ainsi, des productions culturelles des différentes communautés et un ordre du jour pluriel accompagneront le dialogue interculturel et enrichiront le déroulement du FSPA. »
Communication et culture deviennent interdépendantes. D’une part, des efforts doivent être faits pour promouvoir une nouvelle culture de la communication puisqu’une presse partagée ne peut exister dans un contexte régi par une logique de concurrence commerciale. Les nouvelles pratiques de communication doivent d’autre part favoriser le dialogue interculturel et l’expression culturelle des diversités régionales.
Un laboratoire panamazonien
En collaboration avec des membres des réseaux Mocambo et Ciranda, le Cepepo a fait la promotion, lors du dernier FSPA, du Laboratoire panamazonien de communication partagée où ont eu lieu des activités conjointes de couverture médiatique de l’événement. Les contenus produits à cette occasion ont été publiés sur les sites Web de ces réseaux et diffusés parmi leurs listes de contacts. Le contenu audio a en outre été diffusé en flux (streaming) et les entrevues vidéo ont trouvé leur place sur wsftv.net. Tant la production que l’édition ont été faites à l’aide de logiciels libres.
Le laboratoire a pris de l’ampleur lors de la Rencontre de Belém avec la participation de communicatrices et de communicateurs du Venezuela et du Pérou, désireux de mettre sur pied des projets similaires dans leur pays. « Pour les femmes amérindiennes du Pérou, la communication est essentielle, voire stratégique. Nous la désirons vraiment, cette connexion collective pour l’Amazonie », a affirmé Lourdes Huanca Atencio, de la Fédération nationale des femmes paysannes, artisanes, amérindiennes, natives et salariées du Pérou (Federação Nacional de Mulheres Camponesas, Artesãs, Indígenas, Nativas e Assalariadas do Perú).
Le documentariste Luiz Dávila explique que nombre de producteurs indépendants au Venezuela espèrent que les politiques du pays encourageront financièrement la production audiovisuelle. Ces producteurs souhaitent par ailleurs promouvoir les activités de communication des communautés et groupes sociaux de la région internationale de la forêt amazonienne et y contribuer. Par exemple, le Brésil, le Venezuela et la Colombie prendront ensemble part à une Rencontre sans frontières où les participants pourront tenter plusieurs expériences de partage sur le plan de la communication et de l’action culturelle.
On a en outre suggéré, lors de la Rencontre de Belém, que soit organisée une Rencontre panamazonienne sur la communication partagée et la culture avant le prochain FSPA. On prévoit que la Rencontre pourrait se tenir à Puerto de Aiacucho, dans l’Amazonie vénézuélienne, ou à Iquitos, dans l’Amazonie péruvienne, quelque part entre les mois de mars et de mai 2010.
Lisez la couverture complète de la Rencontre panamazonienne qui s’est tenue du 14 au 17 juillet 2009
Traduction du portugais : Geneviève Tardif