Un Brésilien exige que les pays riches indemnisent l’Afrique

Foto: ASCOM CIAD

Les pays riches doivent indemniser
l’Afrique pour les dommages causés au continent, a soutenu jeudi
à Salvador, capitale de l’Etat de Bahia (nord-est du Brésil),
l’écrivain, artiste plasticien et intellectuel brésilien Abdias
Nascimento.

Selon lui, les pays riches ont l’obligation d’aider l’Afrique à
sortir de la situation difficile dans laquelle elle se trouve,
marquée par la pauvreté, les maladies et le sous-développement,
car les richesses de ces pays-là ont été créées à travers la
“décapitalisation économique et humaine” du continent noir.

Abdias Nascimento, licencié en Economie et professeur émérite de
l’Université de New York (Etats-Unis), s’exprimait dans un
entretien accordé à la PANA en marge de la II Conférence des
intellectuels d’Afrique et de la Diaspora (CIAD II) ouverte
mercredi dernier.

“Les bénéficiaires de l’immense sacrifice de l’esclavage ont
l’obligation de remettre, d’aider, selon leur responsabilité
historique, les peuples (africains) qui ont fait couler leur sang
et donner leurs vies”, a-t-il soutenu.

Abdias Nascimento, 92 ans, a précisé que les nations riches
peuvent aider l’Afrique financièrement et par le transfert de la
technologie “sans poser le problème des droits d’auteur dont les
pays doivent s’acquitter en payant d’importantes sommes d’argent,
comme c’est le cas absurde actuellement avec les produits
pharmaceutiques”.

Premier sénateur à défendre les droits de noirs au Congrès du
Brésil (Parlement), M. Nascimento a souligné, d’autre part, que
le panafricanisme est une posture politique qui peut aider
l’Afrique à progresser.

Toutefois, a-t-il dit, cette notion ne peut être manipulée par
les gouvernements ni par les chefs d’Etat, mais “doit être une
idée dont le peuple doit être conscient, et lutter pour elle, car
c’est l’avenir d’une Afrique indépendante”.

Selon lui, la CIAD II, qui a pris fin ce vendredi, aidera à
concrétiser l’union des Africains du continent et de la Diaspora
en un seul bloc, une entité qui est en train de forger son futur
et de faire de grands pas sur le chemin de son développement et
de sa libération des forces néo-colonisatrices et des concepts
tels que la “globalisation”.

La CIAD II a réuni environ 1.000 participants qui ont, durant
leurs travaux, abordé des questions liées au continent et à la
contribution de ses enfants à son développement.

A cette réunion de Salvador, le chef d’Etat brésilien, Luiz
Inacio Lula da Silva, a reçu le témoin de la présidence de la
Conférence des intellectuels de l’Afrique et de la diaspora de
son homologue sortant Abdoulaye Wade du Sénégal.

Les travaux de la rencontre ont été aussi accompagnés par
plusieurs autres chefs d’Etat africains dont Festus Mogae du
Botswana, Pedro Pires du Cap-Vert, Teodoro Obiang Nguema de la
Guinée Equatoriale, et John Kufuor du Ghana.

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