Pour commencer le débat du dernier axe thématique, une panéliste brésilienne a affirmé que la communication « est une politique publique, un droit », et, dans ce sens, elle doit être « garantie par l’état ». Cet acteur a un « rôle principal » dans sa gestion et son contrôle. De la même manière, elle remarqua l’importance des politiques publiques pour « fortifier les acteurs sociaux, garantissant l’accès, la pluralité, et la diversité des moyens ».
Elle a aussi sollicité de s’approprier le terme liberté d’expression, lequel est souvent utilisé par les entreprises médiatiques pour « commettre des abus ». Dans son opinion, « uniquement à travers la régulation et l’implémentation de politiques publiques de communication on peut parler de liberté d’expression ». Sans elles, « nous serions soumis aux lois sauvages des marchés ».
Une communication démocratique implique alors des « politiques publiques, production, distribution et accès ». Dans cette même ligne, la panéliste a considéré que la connexion internet haut débit « doit être universelle et publique », étant donné qu’elle est « fondamentale pour le développement socioéconomique du Brésil ». Pour cette raison, « il faut se mobiliser contre l’actuel plan national promu par le Gouvernement dont le sens s’oppose complètement au nôtre ».
D’autre part, en parlant du cas argentin, elle a manifesté que la sanction de la Loi de Services de Communication Audiovisuelle a été fixée grâce à trois conditions : « l’union de la nécessité, la volonté politique de débat du Gouvernement, et la participation et la mobilisation sociale ». Pour elle, au Brésil il n’existe que la première des trois conditions, c’est pourquoi les mouvements sociaux doivent « agir dans l’ensemble » et doivent remplir quatre conditions requises: « l’élaboration d’une proposition articulée, des manifestations dans les rues, et pression et négociations avec le Gouvernement ».
La deuxième panéliste a été une argentine membre de la « Coalition pour une Radiodiffusion Démocratique », un mouvement composé par plus de 300 organisations qui a promu la sanction de la loi dans ce pays. Selon ses déclarations, le cas argentin est « emblématique et inspirateur », et il a démontré que la démocratisation de la communication « est possible ».
Pour commencer, elle s’est demandé : « Jusqu’où la normative nous habilite à avoir les moyens qu’on veut, en développant un type de communication avec d’autres points de vue, d’autres valeurs et le sens de l’inclusion ? » Comme stratégie d’action, la Coalition a pensé à des thèmes « transversaux » pour réussir l’adhésion du plus grand nombre possible de personnes. L’élaboration des « 21 points » fut le premier grand « accord de convergence ». Ensuite, ils ont réalisé des ateliers dans tout le pays pour élargir la proposition, jusqu’à ce qu’ils ont arrivé à se réunir avec la Présidente, qui s’est engagée à la faire arriver au Congrès. Après de grandes mobilisations sociales, en 2009 la loi a été sanctionnée.
La panéliste argentine a considéré que la loi est le «point culminant de rencontre entre les secteurs populaires et le pouvoir politique », un cadre régulatoire « qu’habilite et protège la voix publique ». Cependant, elle a éclairci qu’à partir de sa concrétion « il faut réimplémenter la lutte » puisqu’ils en restent toujours des sujets en suspens pour arriver à une pleine démocratisation. Par exemple, l’applicabilité ; le développement de la télévision digitale terrestre ; le monopole du Papier Presse, entreprise qui domine la distribution de la matière première des journaux.
Pour conclure, elle a prié instamment de « continuer le travail et ne pas baisser les bras », et a souligné la favorable conjoncture de l’Amérique Latine : « Nous sommes en train de nous repenser, de récupérer notre identité. On veut dépendre moins des États-Unis et de l’Europe ; et réussir une plus grande autonomie et la reconnaissance de notre citoyenneté latino-américaine »
III Forum de Medias Libres
– Le débat tournait autour de différents axes thématiques : « Médias libres et droit à la communication », « Médias libres, appropriation technologique et réseaux », « Protocole à suivre pour les réseaux sociaux » et « Médias libres et politiques publiques ». Il s’est déroulé sous la modalité des « déconférences », dans lesquelles la tribune des orateurs posait un certain nombre de « sujets déclencheurs », dont l’auditoire se saisissait pour apporter son point de vue et faire des propositions.