Foto: Rita Ronchetti
Traduit du portugais par Maxime Ferréol
Dès ce samedi matin (16 juin), la question des médias libres comme tranchées de lutte pour les peuples sans État figure à l’ordre du jour des discussions sur le droit à la communication. Yilmaz Orkan, vice-président chargé des relations internationales et du développement de la confédération des associations de Kurdes d’Europe, Kon-kurd, mentionne la nécessité des médias alternatifs pour dénoncer les violences dont souffrent les Kurdes et la censure dont ils font l’objet. Il précise ensuite que son pays a été divisé en quatre au sortir de la Seconde Guerre mondiale et qu’il est depuis lors sous domination turque.
Pour empêcher que ses revendications d’indépendance ne soient entendues et que le monde ne prenne pleinement conscience de sa cause, Orka affirme que « l’accès à Internet est interdit au peuple kurde ». La répression aurait entraîné la mort de 66 journalistes d’un même organe de presse, intitulé « Libre et actuel », et à la condamnation de son directeur à 147 ans de prison. Pour tenter de contourner cette censure, le mouvement a ouvert une chaîne de télévision au Danemark, mais « le gouvernement turc est intervenu par l’intermédiaire de l’OTAN et a obtenu la fermeture de la chaîne ».
Il souligne que la publication par Ciranda, réseau international de communication partagée, de deux articles sur le peuple kurde a suscité l’intérêt de personnes désireuses de connaître sa réalité quotidienne. Ainsi, il rappelle l’importance de la solidarité internationale, notamment dans le domaine des médias libres, manifestée par la mise en évidence du rôle crucial de la communication démocratique comme tranchée de lutte pour les peuples sans État ¬– parmi lesquels les Sahraouis et les Palestiniens qui vivent également sous l’occupation depuis des décennies. Ceci constitue un chemin fondamental vers la déconstruction des stéréotypes et la dénonciation de l’oppression et des humiliations quotidiennes auxquelles ces peuples sont soumis.