Photographe : Pierre Morel
Samedi 2 juin à Rostock. Temps très gris. Quelques gouttes. Les activistes débarquent par centaine dans la ville et vont remplir les différents lieux possible : camps, media center, places…
Ce 2 juin marque le début du contre sommet. C’est le également le jour de la grande manifestation international contre le G8 et son monde. De nombreuses personnes ont fait le déplacement pour cela. Beaucoup d’allemands, on s’en aurait étonné. Mais aussi des français, des anglais et d’autres nationalités venue pour le week end. Tous ne peuvent pas et parfois ne veulent pas rester pour les autres actions plus radicales de blocages et d’actions directs.
Cette manifestation internationale avait 2 départs, l’un à la gare de Rostock et l’autre au nord de la ville. Les 2 cortèges se rejoignant sur l’esplanade du port où était installé une scène et divers stands. Si la manifestation s’est déroulée dans une ambiance festive bonne enfant sous une escorte policière extrêment importante. (des voitures de la Polizei à chaque coins de rues, des hélicoptères, des véhicules lourds blindés…), il en est tout autre du rassemblement sur le port où se sont retrouvé près de 60 000 personnes. Pendant plus de 4 heures, de très nombreux manifestants et policiers s’affronteront. Parfois avec une extrême violence. Les policiers allemands semblaient désorganisées et totalement impuissants. Ils ne pouvaient faire évacuer la place (des discours et un concert s’y tenaient et c’était prendre le risque de noyade ou de mouvement de panique). Les policiers ont agis en petits groupes, en chargeant, en intimidant et surtout en se faisant chargé de très nombreuses fois par les manifestants : de manière non-violente (en utilisant la pression de la foule qui levait les bras en l’air en criant « go home » en allemand) ou de manière plus violente (à coup de pavés récupérés sur place). Les policiers infiltreront plusieurs fois la foule pour procéder à des arrestations rapides, à chaque fois sous les huées des manifestants présents.
Ces violences marqueront cette journée (et l’actualité médiatique). Ce qui fut surprenant c’est la la radicalité globale vers laquelle tend une majorité des manifestants. Si il y a une différence entre ceux qui usent de la violence et d’autres pas, il y en a de moins en moins sur les rapports face à la police et sur la nécessité d’agir par l’action direct, la résistance. Ainsi tout l’après midi, la mise en déroute relative de la police est aussi bien due au 2000 agitateurs que mentionne cette dernière qu’au 60 000 autres manifestants qui se sont opposées à des arrestations, qui ont montrés leur mécontentements et qui ont crié leur rage. Cela marque selon moi un tournant : Les voix traditionnels d’expressions républicaines et démocratiques sont définitivement obsolètes, inefficace et donc dangereuses.
Quoi qu’il en soit, cet après midi avait tout d’irréel : les policiers fuyaient, revenaient, se faisaient encercler, les pompiers étaient caillassées. Le concert de musique continuait alors que les policiers chargeaient la foule à une centaine de mètre de la scène. Bref, une atmosphère assez étrange pour une police dont ont a du mal à saisir le jeu et la façon d’agir.
Reste que les arrestations elle ne sont pas irréelles. 200 personnes ont voulues manifester ce soir devant le commissariat de la ville mais s’en sont faites empêcher par la Police.
Ce soir j’écris depuis le media center du Centre de Convergence où sont est des ordinateurs, internet, le wifi, un buffet à prix libre et de la documentation (il en existe également un en centre ville). Plusieurs personnes s’activent pour diffuser sons, textes, vidéos et photos de la journer sur les différents réseaux. L’information tourne rapidement, laissant ainsi un maximum de temps à l’action et à l’expérimentation. Il est 3 heures du matin, je file me coucher, le G8 est extrêmement prenant, alors prenons le !
Toujours plus d’infos sur ce qui se passe ici : Indymedia Allemagne.